Dans l’industrie et la construction, les opérations de soudage constituent des tâches aussi techniques que risquées. Sujettes aux brûlures, lésions cutanées ou électrocutions, les mains sont les parties du corps les plus exposées aux risques d’accidents. Rendu obligatoire, le port d’une paire de gants de soudure constitue la seule protection contre les éventuels dangers inhérents au travail de soudeur. Focus sur cet protections de soudure.
Il va sans dire que le choix d’une paire de gants ne se fait pas de manière aléatoire. Types de gants, matières et normes en vigueur, on vous dévoile ce qu’il faut retenir.
Les gants de soudure: comment faire son choix?
Travailler avec des gants adaptés en soudure reste la clé de voûte d’un travail bien effectué et en toute sécurité. Car s’il faut se protéger des brûlures, il convient aussi de préserver la dextérité nécessaire à la technique de soudage. Ainsi le choix doit aboutir à un compromis entre protection, confort et ergonomie. Selon la technique, on distingue:
- les modèles en cuir traité ou pleine fleur fin avec doublures et piqûres en kevlar. Idéal pour le procédé de soudure TIG, ils permettent de conserver une excellente dextérité pour manier la baguette de métal d’apport. Souple et pourvu de 5 doigts, il offre une protection suffisante sans entraver l’ergonomie nécessaire pour les soudures de précision
- les gants fourrés en croûte pour les soudures MIG/MAG ou à l’arc électrode enrobé. Moins souples, ils offrent cependant une protection bien plus élevée à la chaleur.
Le choix de la longueur de la manchette et de la coiffe n’est pas non plus anodin. Les projections de métal liquide incandescentes constituent un risque majeur pour les avants-bras et l’artère radiale. Quand bien même cela réduit l’ergonomie, le port d’une coiffe reste indispensable. Enfin, veillez à choisir une paire adaptée à la taille de la main. Une coupe bien adaptée ou chaque doigt est à sa place est primordiale pour une sécurité optimale.
Les normes applicables aux gants de soudures
La législation européenne qualifie les gants de soudure en tant que produit de catégorie 2. Homologués par un laboratoire, ils sont destinés à protéger un utilisateur des risques courants et identifiés propres à une activité. Les gants de soudure sont ainsi soumis à deux normes pour pouvoir être commercialisés.
La norme NF EN 407
La norme obligatoire NF EN 407 de décembre 2004 statue sur les niveaux de protection face à la chaleur et le feu. La norme classe et évalue 6 critères de notation (4 étant la meilleure note) qui sont:
- la résistance au feu
- la température de contact
- l’isolation contre la chaleur de convection
- l’isolation contre la chaleur rayonnante
- la résistance aux petits projectiles métalliques
- la résistance aux grosses projections de métal fondu.
La norme NF EN 388
La norme NF EN 388 de Avril 2004, fixe les conditions d'usage des gants en fonction des risques mécaniques. Selon le même système de notation que la norme EN 407, la norme EN 388 classe et note les gants de soudure selon:
- leur résistance à l’abrasion
- leur résistance aux coupures
- leur résistance aux déchirures
- leur résistance à la perforation.
A noter également la mise en place de la norme NF EN 420 de janvier 2010 qui n’a qu’un but incitatif. Cette dernière prévoit seulement d’influencer les utilisateurs à parcourir en détail les informations du fabricant (mode d’emploi, et informations sur l’emballage).
Les matières utilisées dans la fabrication des gants de soudure
Grâce à ses propriétés thermo-résistantes, le cuir reste à ce jour le matériau par excellence dans la fabrication des gants de soudure. Ces cuirs proviennent de différentes espèces animales (boeuf, chèvres, moutons), de certaines parties de leur corps (épaules, ventre ou flanc) ou de la partie interne ou externe de la peau. Le cuir pleine fleur provient de la partie externe de la peau tandis que les gants en croûte sont faits à partir de la partie intérieure. Chaque cuir offre des propriétés qui lui sont propres. Par exemple, la peau de chèvre donne un cuir très souple et résistant aux risques mécaniques mais qui est moins résistant à la chaleur. Pour les cuirs trop épais, une refente est envisageable pour gagner en souplesse mais la paire de gants doit être doublée pour garder une résistance à la chaleur et aux projections. En cas d’application à très hautes températures comme en soudure MIG//MAG, il faut opter pour des gants ignifugés.
